En repartant du « tournant spatial » des années 1970 et du travail de Henri Lefebvre, l’article ouvre une réflexion sur la portée sociologique et politique des questions spatiales. Penser l’espace comme dimension de la société : Pour une géographie sociale de plain-pied avec les sciences sociales In : Penser et faire la géographie sociale : Contribution à une épistémologie de la géographie sociale [en ligne]. Et cela tout en sachant que, s’agissant des « commons », la notion d’espace doit s’étendre aux « espaces immatériels », ceux de l’information, du web… La différence avec l’exemple roubaisien est que dans ces expériences l’explicitation discursive des ambitions est très généralement beaucoup plus présente. « Thinking space in sociology », Call for papers, Calenda, Published on Friday, December 27, 2013, https://calenda.org/271606, Sitemap | About us | Submit an event | Credits | Legal information | FAQs | Calenda RSS feeds | Restricted access, 2107-5646 | CNIL notification no. URL : http://journals.openedition.org/sociologies/5592, Université Libre de Bruxelles (Belgique) - jgenard@ulb.ac.be. Mais on pourrait trouver des traces de ces « échecs » dans de nombreux autres textes, comme celui sur les pratiques sexuelles en milieu carcéral qui met bien évidence comment ces échecs, et les négociations qu’ils suscitent, sont au cœur de l’installation des pratiques. 23(1) Dans ce texte, plus que les acteurs eux-mêmes, ce sont les sociologues qui révèlent, qui mettent au jour le potentiel critique de cette centralité populaire que les acteurs étudiés se « contentent » de vivre et de pratiquer, parfois en le revendiquant. L’espace conçu n’est pas le monopole des architectes et urbanistes, il est issu d’un projet, toujours en décalage avec l’espace social « déjà là ». (3) Et, précisément, parce qu’elle n’est jamais totalement déterminée, l’expérience spatiale ne peut être saisie qu’en contexte, en situation. Voulant sans doute, sans en nier ni l’intérêt ni la pertinence, prendre le contrepied de postures privilégiant une vision de l’espace « en extériorité », en « structures ». Comment les sociologues de la ville intègrent-ils les dimensions spatiales de la vie sociale à leurs analyses ? Enjeux théoriques et pratiques de recherche », qui portera sur les questions suivantes : pourquoi la sociologie a-t-elle longtemps délaissé la question de l'espace ? Les autres recherches feront l’objet d’une présentation synthétique de la part des membres du comité de sélection. Note portant sur l’auteur1 PENSER L’ESPACE AUTREMENT… Les rapports entre les espaces sociaux et les territoires politiques posent problème. sociologie de l’espace: Martina Löw (auteure de Raumsoziologie, paru en 2007). L’amplification des différentes formes de mobilité spatiale est-il, comme le pensent certains sociologues (John Urry par exemple), un facteur de transformation radicale des sociétés humaines ? Essai sur la révolution du XXIe siècle, Paris, Éditions La Découverte. Conférence de Stéphane Beaud, agrégé de sciences sociales, professeur de sociologie, université de Poitiers. Cette phrase renvoie très directement aux travaux d’Henri Lefebvre qui, comme chacun s’en souvient, évoquait dans son approche triadique de l’espace, l’espace « vécu » à côté des espaces « perçu » et « conçu ». 7Que l’espace et le temps aient à voir avec la sensibilité, nous le savons évidemment depuis longtemps. La pensée marxiste et la ville, Paris, Casterman. (6) Pour avoir accès à ces expériences, seule une sociologie plongeant dans l’agir, et s’y intéressant de manière patiente, paraît devoir s’imposer, un agir en contexte, en situation, un agir en commun aussi. (5) Certaines expériences spatiales portent un potentiel critique mais celui-ci peut tout à fait se manifester dans des pratiques spatiales, sans pour autant se revendiquer de contestations discursives, ou simplement obéir à des « programmes ». 26(3) Mais ce sur quoi je souhaiterais attirer l’attention c’est, à propos de ce texte mais aussi d’autres contributions au Dossier, cette dimension d’attention politico-éthique, cette dimension de « soin », de care, qu’évoque Boaventura De Sousa Santos. Lefebvre H. (1974), « La production de l'espace », L'Homme et la société, vol. 31, n° 1, pp. 15-32 - [En ligne] http://www.persee.fr/issue/homso_0018-4306_1974_num_31_1?sectionId=homso_0018-4306_1974_num_31_1_1855, Löw M. (2008), « The Constitution of Space. L’espace apparaît-il comme un facteur, une variable que l’on prend en compte –et dans ce cas, de quelle manière ? Ceux qu'impressionnentles brevets de scientificite que 6Je chercherai d’abord à expliciter quelque peu ce point de vue à partir des voies ouvertes ou appelées par ce Dossier. Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 France, Comité de rédaction et comité de lecture, Le contexte, les partenaires et le processus : les contraintes éthiques dans les recherches collaboratives [Full text], Un bouleversement radical de nos repères anthropologiques et des conditions de la moralité : le déclin ou la fin de l’exception humaine ? Dans ces expériences, se nouent clairement enjeux spatiaux et enjeux socio-politiques (Dardot & Laval, 2014), en particulier dans la mesure où une des focales principales de la lutte porte sur le statut du foncier, sur son appropriation privative, la propriété privée étant la forme de « socialisation » de l’espace, liée à la logique du marché, à laquelle il s’agit de s’opposer. 12On retrouve somme toute une difficulté assez semblable à celle d’Henri Lefebvre chez Martina Löw. Sans doute est-il utile de le citer ici longuement, en rappelant que son propos se situe dans une perspective post-coloniale, cherchant à circonscrire une « épistémologie du Sud » mais sans que le « Sud » ait ici, comme il le répète, de connotation géographique, c’est-à-dire sans qu’il s’agisse de rejeter en bloc les apports du « Nord », comme par exemple la tradition des droits de l’homme dont il se revendique d’ailleurs 1 : « La possibilité a une dimension obscure ou opaque en ce qu'elle prend sa source dans le moment vécu, qui n'est jamais complètement visible à lui-même, et en ce qu'elle contient un élément d'incertitude dû au fait que les conditions qui rendent la possibilité concrète ne sont connues que de manière partielle et au fait que ces conditions n'existent que de manière partielle… La sociologie des émergences est une enquête sur les alternatives contenues dans l'horizon des possibilités. La tournée du chauffeur-livreur», Revue d'anthropologie des connaissances, vol. 2, n° 1, pp. 37-62 - [En ligne] www.cairn.info/revue-anthropologie-des-connaissances-2008-1-page-37.htm . Enfin, un appel à s’intéresser à l’espace par les usages et les pratiques en situation, en particulier dès lors que, comme c’est le cas des aménageurs, on a vocation de concevoir l’espace. Comment dialoguent-ils avec les diverses disciplines qui s’intéressent à l’espace (de l’éthologie à l’ergonomie, en passant par la géographie et l’esthétique) ? Les contributions présentées ici ont été rassemblées à la suite d’un colloque intitulé « Penser l’espace en sociologie », tenu à Tours en 2014. 14Un des intérêts du présent Dossier se situe donc à mon sens dans le fait que le paradigme qui y est investigué n’est, sans les dénier, ni celui de l’écrasement du vécu par des processus de domination, ni celui de son enfermement dans des routines au travers du processus de stabilisation institutionnelle. Accès en ligne; Détails; Statistiques; Fichier(s) déposé(s) par l'encodeur: Documents en relation. 8Tout cela nous invite donc à considérer, comme le fait par exemple l’article sur les espaces de la participation (c’est-à-dire celui dont l’objet renvoie le plus directement aux échanges argumentatifs), une esthétique, une aesthesis de l’expérience spatiale, qui se soucierait de saisir ce qu’on pourrait appeler les « affects spatiaux », les « émotions spatiales », l’aise ou le malaise, mais bien d’autres émotions aussi, liées aux présences à l’espace, et à les saisir à partir de, dans leurs manifestations. (2011), « Épistémologies du Sud. a. Présentation schématique. 16 juin 2016. La sociologie touche à des intérêts, parfois vitaux. 15Un programme dont six dimensions interconnectées pourraient transparaitre, les premières se situant en continuité avec ce qui vient d’être développé, les suivantes prenant en compte ce qui vient d’être souligné à propos de « de qui on parle ». 20Là encore une précision conceptuelle s’impose. Accueil > SociologieS > Dossiers > Penser l'espace en sociologie > Postface au Dossier « Penser l’es... 1Que peuvent avoir en commun des articles portant sur la mémoire des bidonvilles, sur les pratiques sexuelles en milieu carcéral, sur les processus participatifs au sein des nouveaux mouvements sociaux, sur la spatialité des parcours de vie des SDF, sur les formes socio-spatiales qui se construisent pour faire de Roubaix une « centralité populaire », sur les scénographies muséales, sur le caractère réversible ou irréversible des mobilités en contexte de compression de l’espace-temps… ? 7 Pour conclure cette revue rapide de la prise en compte de l’espace dans les encyclo­pédies et dictionnaires de sociologie, on peut regarder avec un certain amusement l’ar­ticle “Sociology of space”, de l’encyclopédie collaborative Wikipedia en anglais. Et la rendre visible apparaît comme un acte politique contre les « absences », contre les stratégies qui « gomment les pratiques sociales de subsistance qui pourraient requalifier à la fois les territoires et les populations qui y vivent », comme l’affirment les auteurs. Le texte proposé par le collectif Rosa Bonheur se conclut significativement ainsi : « ce qui nous permet d’affirmer que la dimension spatiale des ressources sociales est l’une des modalités de résistance des classes populaires à la domination ». La sociologie urbaine doit-elle être redéfinie comme une sociologie de l'espace ? Bref, en filigrane pourrait se dégager là un programme de recherche qui se montrerait attentif au fait que, dans ce Dossier, ceux dont on parle majoritairement ne sont pas convoqués au hasard : occupants des bidonvilles, SDF, prisonnières, populations démunies socialement, participants aux mouvements sociaux du type « indignés ». Vivre un espace, faire une expérience spatiale… ce n’est pas essentiellement projeter sur cette expérience des représentations intériorisées ou subir des représentations spatiales matérialisées… Faire une expérience spatiale c’est plutôt ou aussi ce à partir de quoi, ce dans quoi peuvent se manifester, se révéler, se construire, se produire, s’activer des souvenirs, des émotions, des représentations, des désirs, des frustrations, des révoltes… Il est significatif que le texte qui, dans le Dossier, situe le plus ses réflexions dans un cadre de structures sociales globales, celui sur les mobilités pensées dans le cadre de la compression de l’espace-temps en régime de globalisation, en vienne à insister sur la variabilité, l’ouverture et l’indéterminabilité a priori des « expériences » de la mobilité. De penser ensemble une expérience spatiale qui se manifeste aussi dans la sensibilité, mais une expérience qui se construit dans la coordination avec d’autres êtres, « humains et non humains » comme on dit maintenant. 17En s’appuyant sur cette focale, la sociologie de l’espace semble pouvoir accomplir le geste que Boaventura de Sousa Santos appelle de manière générale. Constatant que la pensée de l’espace en sociologie n’est ni marginale ni secondaire ni purement métaphorique, nous voulons donner un aperçu de sa vitalité. Assiste-t-on, comme certains l’affirment, à une dé-spatialisation du social liée à la part croissante des TIC dans la construction des relations sociales ? Ce qui ne veut pas dire pour autant que l’émotion soit « sans raison ». Abstract. Contribuer avec Peirce à une sociologie de l’engagement, Le développement durable comme objet de transactions, Pour insister sur quoi ? Remy J. Et c’est pourquoi le texte plaide pour une « approche localisée », comme d’ailleurs le texte sur les expériences de mobilité. Et l'on ne peut pas compter sur les patrons, les évêques ou les journalistes pour louer la scientificité de travaux qui dévoilent les fondements cachés de leur domination et pour travailler à en divulguerles résultats. Luca Pattaroni. 2Sans doute faut-il interroger alors les raisons de cet assemblage et saisir ce qu’il entend nous faire appréhender. sociologie tandis que la seconde se focalise sur un champ particulier de la sociologie : la santé. C’est ce que mettent par exemple en évidence aujourd’hui les politiques de durabilité qui se concentrent sur les dimensions environnementales, sur la lutte contre le réchauffement climatique au travers de mesures liées à la construction (normes passives, isolation thermique…) : si leurs résultats sont significatifs, elles révèlent en même temps leurs limites précisément parce qu’elles ont sous-estimé les dimensions sociales liées aux usages et aux pratiques de l’habiter. Cholez C. (2008), « Compétences spatiales, compétences d'action dans l'espace. Cela signifie que dans la logique de l'espace conteneur, il y a des actions en mouvement dans ou sur un espace qui est immobile (arrière-plan). Se réfèrent-ils à des théories de l’espace qui conduisent à l’élaboration de problématiques et de méthodologies spécifiques, et dans ce cas lesquelles ? De ces expériences autres, il faut en effet se soucier. Je ne crois pas me tromper en soupçonnant là un geste épistémologico-politique, assumant une sorte d’homologie avec la spécificité de son objet. Thomas R. (2004) « Quand le pas fait corps et sens avec l’espace.
Aspects sensibles et expressifs de la marche en ville », Cybergeo : European Journal of Geography, Dossiers, 3ème colloque du Groupe de Travail Mobilités spatiales et fluidité sociale (GT23), « Offre urbaine et expériences de la mobilité », Strasbourg, France, 20-21 et 22 mars 2003. Construire une sociologie de l’espace qui serait une sociologie des absences (des expériences déniées, refoulées, oubliées, minoritaires…) et des émergences (des expériences autres). Une fois acquise l’idée que la spatialité est quelque chose qui s’éprouve dans la pratique et qui se comprend sociologiquement à partir des pratiques, la question de « l’institution de l’espace » tend à devoir être saisie à ce même niveau, en terme de coordination, d’ajustements, d’essais, de bifurcations… Bien entendu, la coordination spatiale peut dépendre de structurations formelles comme l’exemplifient le code de la route, la signalisation routière, la configuration des voies de circulation… qui ensemble constituent une « police de la route ». Une consistance qui se marque par l’instauration progressive de routines, par des solidarités, des confiances accordées ou retirées, par des assurances progressivement acquises, le tout s’inscrivant dans l’espace, supporté par lui. Ces sociologues de l’espace, fortement inspirés par leur culture philosophique, ont eu le mérite d’affirmer qu’une théorisation de l’espace devait être au centre de la sociologie urbaine et de la sociologie en général. Et un des rôles de la sociologie peut être alors de la faire passer de l’ « absence » à la visibilité, mais en prêtant à ce geste, en plus de sa dimension simplement cognitive – au sens ici de son intérêt de connaissance – une ambition éthique qui se révèle dans la discussion des catégories et la justification de l’expression « centralité populaire », et une ambition politique qui montre que d’autres voies sont possibles et d’ailleurs s’inventent. Et qui institue lui-même ses propres exigences, ses propres codifications, ses propres vecteurs de socialisation. Le comité de recherche « Sociologie urbaine. Villes, sociétés et action publique » de l'AISLF organise à Tours, en collaboration avec l'université de Tours, l'UMR CITERES (équipe COST), le Centre Max Weber (Université Lyon II) et le Lab'Urba (Université Paris-Est), les 3 et 4 juillet 2014, un colloque intitulé « Penser l'espace en sociologie. Ce que nous montrent ces extrêmes nous invite à reconsidérer aussi sous cet angle les situations les plus banales, les plus habituelles. Précisément, il met en jeu, dans la dynamique spatio-temporelle du déplacement, sa capacité à configurer (c’est-à-dire à mettre en forme) l’environnement dans lequel il chemine et sa motricité (c’est-à-dire, au sens phénoménologique du terme, la manière dont il habite l’espace au moyen de son corps et de ses sens) » (Thomas, 2004). À propos de la marche, Rachel Thomas écrit ceci : « Le rapport du passant à l’espace public urbain (qu’il prenne la forme d’une déambulation, d’une course marchande ou encore d’un vagabondage nocturne) engage, de notre point de vue, sa perception, les capacités d’expressivité de son corps et ses modes d’attention. Jean Remy est économiste et sociologue. enser l’espace en sociologie Équipe CoST 3 et 4 juillet 2014 Université François Rabelais, Tours 3 rue des Tanneurs Amphi XXX Colloque organisé par : le Comité de recherche Sociologie urbaine : villes, sociétés et action publique de l’AISLF l’UMR 7324 CITERES (CNRS-Université de Tours)– Equipe COST Et, bien sûr, lorsque l’on s’intéresse aux expériences spatiales « émergentes », ce que cette sociologie de l’espace viserait, ce sont bien sûr des expériences « collectives ». La trame sociologique de l’espace [Texte intégral] Éléments pour une pragmatique de l’espace et du commun. La dynamique du projet en design considère qu’on ne regarde pas simplement les choses et qu’on les met en action dans une pensée de projet. Articles sélectionnés par Cybergeo, document 261, mis en ligne le 01 mars 2004, consulté le 17 janvier 2016 - [En ligne] http://cybergeo.revues.org/4304 ; DOI : 10.4000/cybergeo.4304. Quelles sont les « espèces d’espaces » des sociologues de la ville ? Les contenus de la revue SociologieS sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 France. Enjeux de la sociologie urbaine, coll. Quels sont aujourd’hui les modes de spatialisation et les espaces de la vie sociale des citadins ? À l’encontre de cette position, je me référerai aux travaux de Vincent Descombes qui préfère lui substituer ce qu’il appelle une anthropologie pragmatiste (Descombes, 2009, pp. 185-186) centrée sur l’action, sur la pratique de l’espace. Toutefois, comme d’autres textes d’ailleurs, il prend le parti de montrer comment des organisations spatiales intentionnelles – l’espace conçu – ont bien sûr des effets inducteurs sur le spectateur ou le visiteur, mais du coup aussi comment ces effets inducteurs intentionnels peuvent échouer, et comment cet échec se manifeste « esthétiquement », au travers d’affects négatifs, malaise, ennui, frustration, mécontentement… ce qui peut entraîner, comme le montre le texte sur les dispositifs participatifs, des contestations explicites et la mise en place de pratiques spatiales contestataires, ou simplement autres. 11La faiblesse d’Henri Lefebvre est peut-être que, tout en cherchant à lui accorder une place centrale, il tend à délier le vécu de l’expérience spatiale de sa dimension sensible-corporelle, en présupposant exagérément une anthropologie « représentationniste », d’après laquelle ce seraient soit des représentations, des symboles, des imaginaires intériorisés, soit des configurations spatiales extérieures saturées par des représentations idéologiques déterminées… qui induiraient, infléchiraient… notre expérience vécue de l’espace. De Sousa Santos B. Ce colloque vise à reprendre une question très présente chez certains pères fondateurs de la sociologie, à l’origine de plusieurs courants forts de la sociologie urbaine française, mais quelque peu délaissée depuis, celle du rapport entre sociétés et espaces. 27Sans doute les précédentes remarques n’honorent-elles pas pleinement les apports de ce Dossier. Un bouleversement radical de nos repères anthropologiques et des conditions de la moralité : le déclin ou la fin de l’exception humaine ? J’ai tenté d’y voir des positionnements communs au-delà des profonds écarts thématiques. 1 Cette remarque est nécessaire pour comprendre l’occurrence du mot « eurocentriste » dans la citatio ; 17 En s’appuyant sur cette focale, la sociologie de l’espace semble pouvoir accomplir le geste que Boaventura de Sousa Santos appelle de manière générale. Cette question a été au cœur de la pensée de grands sociologues français ou francophones (Henry Lefebvre, Raymond Ledrut, Henri Raymond puis Jean Remy notamment). Ce que nous disent les textes, c’est qu’il faut le voir non pas bien sûr exclusivement mais aussi et peut-être d’abord, dans le contexte actuel des connaissances, non comme un « cadre de l’expérience » mais comme une expérience, une expérience engageant certes des « représentations », mais aussi comme une expérience sensible, une expérience engageant le corps. Quelles sont les nouvelles formes spatiales de la stratification sociale ? La sociologie et la santé10, l’union peut vous sembler curieuse, surtout pour des professionnels habitués à penser et à agir dans le registre de la santé individuelle ; se … Article révisé par les pairs. D’un côté, une attention plus importante à la dimension « esthétique » du social, à la sensibilité. Laurent, P.-J. Dans l’émotion, l’acteur n’a précisément pas de rapport objectivant à lui-même ; il éprouve, il ressent, il vit l’émotion. Mais elle est aussi liée à la nécessité de repenser sans cesse l’espace en relation avec les autres disciplines qui accordent à cet enjeu la même prééminence. 1 Cette remarque est nécessaire pour comprendre l’occurrence du mot « eurocentriste » dans la citation. Ouvertures des inscriptions au colloque Penser l'espace en sociologie Voir la notice dans le catalogue OpenEdition, Plan du site – Mentions légales & crédits – Flux de syndication, Nous adhérons à OpenEdition Journals – Édité avec Lodel – Accès réservé, Revue internationale des sociologues de langue française, généraliste et ouverte à la diversité théorique et méthodologique, Les politiques urbaines en région bruxelloise, Postface au Dossier « Penser l’espace en sociologie », Publier en français dans un monde globalisé : raisons et déraisons, La consistance des êtres collectifs. Boltanski L. (2009), De la Critique. En raison de cette dimension éthique, ni la sociologie des absences ni la sociologie des émergences ne sont des sociologies conventionnelles » (De Sousa Santos, 2011). Une telle amplification symbolique est, au fond, une sorte d'imagination sociologique permettant de mieux connaître les conditions de possibilité de l'espoir et de mieux définir les principes d'action promouvant la satisfaction desdites conditions… La sociologie des émergences agit à la fois sur les possibilités (potentialité) et sur les capacités (puissance). Et cette potentialisation peut d’ailleurs être mise en relation avec des contextes globaux comme le montre le texte sur les expériences de mobilité qui souligne en quoi la « compression de l’espace-temps » ouvre des « marges de manœuvre… en termes de déplacement et d’échanges à distance ». Comment délimite-t-on, définit-on, décrit-on un espace ? L'espace perd-il de son importance dans la structuration des sociétés humaines ? L’expérience spatiale ne peut donc pas se réduire à une connaissance. Le comité de recherche « Sociologie urbaine. Et cela bien sûr en récusant une appréhension du territoire des émotions sur le mode essentiellement naturaliste (ce qui nous conduirait vers la psychologie ou les neurosciences) mais en prenant également distance avec les travaux de Maurice Merleau-Ponty, en particulier sa propension à « purifier » – c’est-à-dire à leur prêter un statut décontextualisé, logiquement antérieur à toute contextualisation, que les aménagements et savoirs de l’espace contribuent à transformer, à dénaturer, à médiatiser… mais à nous en déconnecter – certaines expériences spatiales intrinsèquement liées au corps, comme les expériences de la forme, de la grandeur, de la gauche et de la droite, du haut et du bas, ou encore de la profondeur. (4) En assumant des méthodologies en phase avec ces hypothèses, la focale sociologique tend à tourner le regard vers des expériences manifestant l’échec de ce qu’Henri Lefèbvre identifierait en terme d’espace conçu, des échecs qui se révèlent aussi ou d’abord dans la sensibilité (frustration, malaise…), mais aussi vers des socio-spatialités émergentes qui annoncent des possibles. 10Toutefois, en parcourant les différents textes du dossier, nous ne nous trouvons pas tout à fait dans ce type d’approche. 21Le concept de centralité populaire qui est au cœur du texte sur Roubaix présuppose quelque chose comme une consistance à la fois sociale et spatiale. Précis de sociologie de l'émancipation, Paris, Éditions Gallimard. Postface au Dossier « Penser l’espace en sociologie » By Jean-Louis Genard. 24Cela me fait penser à l’exemple de la multiplication actuelle des expériences qui se revendiquent des « commons ». Parce que ce que font les orientations spatiales portées par l’action publique demeure toujours partiellement indéterminé, la question des pratiques et des usages revêt une importance cruciale. transmission. Ferry J.-M., (2004), Les Grammaires de l’intelligence, Paris, Éditions Cerf. L'approche sociologique de l'espace et des phénomènes sociaux qui s'y déroulent est possible en mobilisant une sociologie particulière, celle d'une sociologie des représentations sociales des espaces urbains. 2000. C'est pourquoi la sociologie des émergences remplace l'idée mécanique de détermination par l'idée axiologique de soin (care). 15h30 - Jean Remy, sociologue : L’espace comme objet de l’analyse sociologique ; Séquence animée par Jean-Yves Authier. 22Trois petites remarques encore sur le statut, disons épistémologique, de ce texte, un statut qui se situe souvent en toile de fond des autres textes mais qu’il manifeste le plus explicitement. être accompagnées des coordonnées complètes de l’auteur principal ; être envoyées par courriel aux adresses suivantes : Université de Tours - 3, rue des Tanneurs.